La Villa Kérylos est en lice pour devenir le « Monument préféré des Français » 2025 ! 😊
Vous pouvez voter en ligne en cliquant ici : pensez à bien indiquer votre adresse email à la dernière étape pour valider votre vote ! Vous pouvez voter une seule fois jusqu’au au vendredi 23 mai 2025 à 23h59 !
Pour cette édition 2025, la Villa Kérylos est proposée pour représenter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec un autre site : l’Amphithéâtre d’Arles dans les Bouches-du-Rhône.
Villa Kérylos : un rêve grec sur la Riviera française
Perchée sur un promontoire rocheux surplombant les eaux scintillantes de la Méditerranée, à Beaulieu-sur-Mer, la Villa Kérylos ne ressemble à aucune autre demeure de la Côte d’Azur. À première vue, elle pourrait passer pour une élégante villa Belle Époque, mais dès que l’on franchit son seuil, le visiteur est transporté dans un autre monde : celui de la Grèce antique.
Une vision née d’un rêve érudit
La Villa Kérylos est le fruit d’une passion singulière, celle de Théodore Reinach, un érudit français, archéologue, historien et homme politique. Fasciné par la civilisation grecque, il souhaitait recréer un modèle idéalisé de demeure grecque du IIe siècle avant J.-C., à la manière d’une reconstitution vivante, mais avec le confort de la modernité du début du XXe siècle.
Construit entre 1902 et 1908, le bâtiment fut imaginé en collaboration avec l’architecte Emmanuel Pontremoli, qui partageait l’amour de Reinach pour l’Antiquité. Ensemble, ils donnèrent naissance à une demeure qui n’est ni un pastiche ni une simple copie, mais une véritable réinvention, fidèle dans l’esprit et novatrice dans la forme.
Une architecture entre fidélité historique et audace contemporaine
Inspirée des maisons nobles de Délos, la Villa Kérylos en reprend les principes architecturaux : péristyle central à colonnes de marbre, fresques murales, mosaïques aux motifs mythologiques, mobilier conçu sur mesure d’après les modèles antiques. Chaque élément, des bronzes aux plafonds peints, a été pensé pour restituer l’esthétique et la symbolique de la Grèce classique.
Mais ce qui rend la villa si remarquable, c’est son hybridité assumée. Derrière les murs recouverts de stucs se cache une structure en béton armé, une technique encore novatrice à l’époque. L’électricité, le chauffage central, l’eau courante chaude et froide : la maison était équipée des derniers raffinements du confort moderne, subtilement intégrés sans trahir l’harmonie de l’ensemble.
Un témoignage vivant d’une passion intemporelle
Kérylos signifie “l’hirondelle de mer” en grec ancien, un nom poétique pour une demeure qui semble flotter entre ciel et mer. Elle ne fut jamais une résidence permanente, mais un lieu de retraite, d’étude, et de réception. Reinach y recevait des artistes, des universitaires, des hommes politiques. Même après sa mort en 1928, la villa continua d’être habitée par sa famille, qui la légua finalement à l’Institut de France.
Aujourd’hui ouverte au public, la Villa Kérylos est bien plus qu’un musée. Elle est une expérience immersive, un voyage sensoriel dans une antiquité rêvée, réinterprétée avec érudition et élégance. Face à la baie de Beaulieu, dans le calme suspendu de ses salles baignées de lumière, elle invite chacun à redécouvrir l’héritage grec non comme un vestige, mais comme une source inépuisable de beauté et d’inspiration.
Chaque année depuis 2014, l’émission Le Monument préféré des Français invite le public à élire le lieu patrimonial qui incarne le mieux son attachement à l’histoire, aux racines, et à la beauté du territoire. Animée par Stéphane Bern, l’émission ne se contente pas de mettre en lumière des bâtiments : elle raconte des émotions, des engagements, et des héritages vivants.
Châteaux, églises, moulins, forts, aqueducs ou sites industriels : tous les monuments en lice ont une histoire singulière, portée par des habitants, des artisans ou des passionnés qui les font vivre au quotidien.
Au-delà de la compétition, l’émission joue un rôle essentiel dans la sensibilisation au patrimoine. Figurer dans la sélection peut relancer l’intérêt touristique, attirer des financements ou même sauver un site en péril.
Ce rendez-vous populaire rappelle que le patrimoine n’est pas figé : il respire, il rassemble, et il raconte une France multiple, fière de ses paysages et de ses pierres. C’est, à sa manière, une déclaration d’amour collective à la richesse de nos régions.