Histoire de Beaulieu-sur-Mer

Armoiries de Beaulieu-sur-Mer.

Créées par André Cane en Mai 1941

Pour en découvrir plus sur l’histoire de Beaulieu-sur-Mer, venez visiter le musée du patrimoine berlugan !

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Beaulieu-sur-Mer a la chance d’avoir une grande histoire depuis la création du comptoir portuaire Grec « d’Anao ».

Une période a notamment impacté Beaulieu-sur-Mer, en effet la ville connait son essor à partir de 1891. Date où Beaulieu-sur-Mer se détache de la ville de Villefranche-sur-Mer grâce à la personne qui deviendra par la suite le premier maire de Beaulieu-sur-Mer, Hippolyte Marinoni. Beaulieu-sur-Mer profitera alors de l’arrivée des riches aristocrates de la bourgeoisie européenne pour se développer. La ville voit se créer des hôtels comme La Réserve ou Le Bristol.

Grâce à ce tourisme aristocratique, Beaulieu développe une architecture Belle Époque qui lui permet de conserver toujours aujourd’hui ce calme et ce charme d’antan.

Des recherches entreprises dans la grotte du Cap Roux à la fin du 19ème siècle ont permis de mettre en évidence des traces de présence humaine au Paléolithique. D’autres recherches en centre-ville ont également mis à jour des céramiques datant du Néolithique.

L’occupation des Ligures fut confrontée à la civilisation grecque. En effet les grecs fondèrent un comptoir portuaire sur le rivage du nom d’Anao. Puis Auguste pacifia la côte et dès lors une longue « Pax Romana » s’installa le long d’une importante voie de circulation bordant le littoral.

Lors des travaux du quartier de la Batterie en 1960 a été mise à jour une importante nécropole de 145 sépultures datant de l’époque gallo-romaine et paléochrétienne.

Les invasions barbares chassent les habitants sur les hauteurs, en particulier sur le plateau Saint-Michel. Puis au Moyen Âge, la paix revenue, ils redescendent et s’installent autour de la vieille chapelle Sancta Maria de Olivo fondée en 1037.

Au début du Moyen Âge, le territoire de Beaulieu passe sous le contrôle des Lombards, un peuple germanique qui a établi un duché en Italie du Nord. La région a connu des périodes de domination lombarde, avant d’être sous le contrôle des Francs.

Au XIe siècle, le territoire de Beaulieu est devenu une partie intégrante du Comté de Provence, sous la suzeraineté des comtes de Provence. Le village était alors appelé « Bello Loco » ou « Belugio ». Ce sont les premières traces du nom « Beaulieu ».

Le territoire de Beaulieu a connu une période de prospérité au cours du Moyen Âge grâce à l’agriculture, à la viticulture et au commerce maritime. Le village était également réputé pour ses oliviers et ses arbres fruitiers.

En 1388, Beaulieu-sur-Mer passe sous la domination du Comté de Nice et du Royaume de Savoie.

Le comté de Nice connait une grande période de stabilité, malgré une courte occupation française durant la renaissance et les assauts des pirates ottomans (qui prendront fin avec la construction de la citadelle Saint-Elme de Villefranche en 1557). C’est durant cette période que Beaulieu se rattachera à la ville de Villefranche-sur-Mer.

En 1860, le comté de Nice est rattaché à la France. La ligne de chemin de fer PLM « Paris-Lyon-Marseille » est alors prolongée jusqu’à Nice, puis jusqu’à Menton.

De nombreux trains permettront alors de rejoindre la Riviera et notamment Beaulieu. La gare de Beaulieu est mise en service en 1868.

En 1872, le hameau de Beaulieu, alors rattaché à Villefranche, devient « station climatique hivernale ». Les médecins reconnaissent ses promenades en bord de mer et la douceur de son climat comme bénéfiques pour la santé.

Aristocratie et grande bourgeoisie viendront donc en villégiature sur la Riviera Française.

Naissance de notre commune

Beaulieu à l’époque n’est qu’un quartier de la commune de Villefranche. En 1886, sous l’impulsion des grandes familles locales, François de May, Hippolyte Marironi, Charles Lottier (directeur de la Réserve), Eugène Gourdin (futur Maire de Beaulieu), Gabriel Gras (curé de Beaulieu) ainsi que d’autres personnalités telles la Comtesse De Gray, le Comte De Foy, Goubareff, une pétition sera formulée pour le détachement en commune indépendante.

Une commission syndicale de trois membres est élue, et dans un rapport du 14 novembre 1888, celle-ci exprima une opinion favorable au projet de séparation, au grand dam du maire Désiré Pollonais de Villefranche.

Le 24 août suivant le Conseil Général se prononcera en faveur du projet. L’affaire sera évoquée en 1890 devant le Conseil d’État qui donne son approbation et le 31 janvier 1891 la Chambre des députés vote la proposition de loi « distrayant le hameau de Beaulieu de la commune de Villefranche ». Le 18 juillet suivant le Sénat ratifie la loi et le 23 le Président Sadi Carnot promulgue la loi. Un plan annexe au texte de loi délimite les deux communes.

Du 27 septembre au 15 octobre Hippolyte Marinoni fut le premier maire élu. On aurait pu penser qu’étant industriel parisien, inventeur de la presse rotative plieuse et directeur du « Petit Journal », il briguait un quelconque intérêt politique ou financier mais il ne reste que 19 jours. Il fait partie de ces Hommes dans l’histoire qui vous réconcilient avec la nature humaine. Rarement on ne vit un être aussi désintéressé financièrement et politiquement. Malgré ses affaires à Paris, il ne cessa de doter Beaulieu de ses largesses jusqu’à la fin de ses jours, distribuant de l’argent aux plus démunis, payant des travaux de voirie et tout cela sans rien attendre en retour. En vrai mécène pour la commune, il financera une école, la gare, les égouts et participera au financement du port.

Développement du tourisme

Trois événements majeurs dans la vie de la commune vont provoquer la naissance touristique : la route en 1861, le chemin de fer en 1864 et le développement du tramway de 1900 à 1931.

Dès lors, tout s’accélère. Beaulieu devient une station climatique et balnéaire réputée suite à de nombreuses constructions d’hôtels. On n’en compte pas moins de 82 en 1898 et quelques palaces de luxe tels Le Bristol (1898), La Réserve (1880), l’Hôtel des Anglais, Le Métropole (1892), la création d’un Casino en 1929.

En 1894, fut posée la première pierre de l’Église Anglicane « St Michael Church » qui sera terminée en 1903 et consacrée par l’Archiprêtre d’York.

De nombreuses têtes couronnées et autres célébrités et industriels du monde entier fréquentent Beaulieu.

La reine Victoria d’Angleterre (1843), le roi des Belges Léopold II, l’empereur allemand Guillaume II de Prusse, l’Impératrice Eugénie de France, les Reines d’Italie et du Portugal, le Prince de Galles, le Marquis de Salisbury (Premier Ministre britannique), le Duc de Connaught (fils de la reine Victoria), mais aussi Théodore Reinach (député, historien et archéologue, propriétaire de la Villa Kérylos), Gordon Bennet (propriétaire du journal New York Herald et de la Villa Mamouna à Beaulieu), Gustave Eiffel (ingénieur français et propriétaire de la Villa Salles), le Comte Léon Tolstoï (écrivain), Igor Stravinski (qui composa une partie de son ballet Petrouchka au cours de l’hiver 1910-1911), Scott Fitzgerald (écrivain).

En avril 1945, le Général De Gaulle séjourna dans une villa du boulevard Déroulède où il rédigea son discours de la libération de Nice.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Rotonde devient un hôpital et accueille la première Division Française Libre (DFL). Mais certains hôtels ne survivront pas comme le Bristol et l’Hôtel des Anglais devenu Palais des Anglais. Ces deux hôtels seront alors vendus comme appartements.

Aujourd’hui

La commune prend de l’ampleur et devient véritablement une destination touristique incontournable.

Beaulieu conserve encore ce calme et son charme d’antan dus à une architecture « Belle Époque ». Mais aussi de par son paysage offrant deux grandes plages « la Petite Afrique » et « la Baie des Fourmis », ainsi que deux ports.

La paix dans la beauté est plus que jamais d’actualité.

auteur de l’article

Gwenaël